La découverte précoce et quête d’intellection
En fait, je m’appelle Charlotte Barthez et j’étais une ancienne élève d’une université « x » à lyon. Mais je n’ai fait mon coming-out qu’à l’âge de 14 ans, mais l’âge où j’ai su qu’il y avait quelque chose de différent chez moi était vers 4 ou 5 ans. Au fil des années, j’ai joué un rôle dans ma vie, puisque c’est ce qu’on me disait de jouer. Mais une fois que j’ai atteint la puberté et que j’ai été témoin de changements dans mon corps qui s’opéraient à vue d’oeil, j’ai commencé à réaliser que je ne m’aimais pas, que je n’aimais pas le corps dans lequel j’étais.
J’avais l’impression qu’il y avait quelque chose qui me dérangeait dans mon apparence. Je ne savais même pas à l’époque qu’il existait un mot pour décrire ce que l’on ressentait jusqu’à ce que je puisse feuilleter quelques livres sur le sujet ! C’est à partir de ce moment-là que j’ai su que j’étais une femme transgenre !
Faire face aux défis intérieurs
Il m’a fallu du temps avant de faire mon coming-out devant mes proches, mais ils ne voulaient pas savoir. Ils m’ont dit que ce n’était qu’une phase et que je devais la laisser passer sans en parler à personne d’autre. Je ne savais pas que c’était une forme de harcèlement dont j’étais victime. Mais je préférais ça plutôt que de rester dans le placard. Dès mes 15 ans, j’ai fait une rencontre assez choquante dans ma vie, une personne trans dans mon université et à partir de là, j’ai fait un autre coming-out devant les autres étudiants. Mais encore un problème, lorsque j’ai avoué qui j’étais vraiment, le sous-directeur a appelé mon père et lui a tout raconté, sans même me consulter ni me demander mon avis !
Le week-end suivant, alors que j’ai pu rentrer chez moi, mon père et moi avons eu une conversation quelque peu animée. Sa petite amie m’a tenu sur mon lit pour que je ne bouge pas pendant qu’il me criait dessus de toutes ses forces. Je ne pouvais plus respirer puisque la petite amie de mon père utilisait son corps pour faire pression sur mon ventre. J’ai crié, puis mon père m’a frappé au visage, c’était le jour où j’ai essayé de me suicider, un trop plein des médicaments de la pharmacie. Du coup, la semaine suivante, j’ai tout raconté au sous-directeur sur les conséquences de tout ce qu’il avait dit. Mais à mon retour la semaine suivante, mon père a appris de mon université que je l’avais dénoncé !
Le combat pour l’approbation et le soutien médical
Cette semaine-là encore, j’ai fait une deuxième overdose de tous les médicaments que je pouvais trouver dans la maison. J’ai fini par être hospitalisée, mais même encore dans l’ambulance, j’entendais des bribes de ce que disait mon père en se plaignant de devoir m’emmener aux urgences ! Et encore une fois, j’ai dû être emmené de force dans un hôpital psychiatrique pour la énième fois en 3 mois. Du coup, le médecin savait que ce n’était pas à cause de moi, mais à cause de mon père et ledit médecin a appelé le CPS.
Après cela, la décision du CPS était déjà de me renvoyer chez moi, mais ils ne l’ont finalement pas fait. Pourquoi diriez-vous ? C’est parce que j’ai affirmé avec conviction qu’une fois sur place, je me suiciderais à nouveau en quelques heures. Et même s’ils m’envoyaient en famille d’accueil qui savaient que j’étais trans, ces derniers ne me prendraient pas au sérieux, je me suiciderais encore à coup sûr. Ainsi, à 17 ans, j’ai suivi un traitement hormonal de changement de sexe!
Au début, mon assistante sociale était d’accord avec l’idée, mais l’avocat spécialisé désigné par le juge d’instruction a dit que seul un juge pouvait décider de quoi que ce soit. Ce qui n’était même pas vrai aux yeux de la loi. Le fait est que nous n’avons pu informer le CPS qu’en fonction des politiques à prendre en compte. J’ai même reçu plusieurs lettres de recommandation de thérapeutes, psychologues et médecins. Mais c’est 4 mois plus tard que j’ai enfin pu commencer ce que j’avais à faire, suite à leur entretien avec le directeur régional.
Mais après tout cela, heureusement, j’ai vu ma santé mentale s’améliorer plus que prévu. Pour preuve, j’ai arrêté tous les antidépresseurs et pris uniquement des médicaments liés au TDAH. Et vous savez quoi? Sentir ma voix baisser était un soulagement de bonheur. Cela peut paraître étrange, mais j’ai senti la différence et j’étais plus qu’heureuse. Certes, j’ai toujours mon identifiant de genre sur les documents officiels qui dit « homme », et même si je suis et serai toujours un homme sur le papier, je sais que je suis une femme dans la vraie vie.
l’importance de l’initiation et de l’accompagnement familial
Tout ça pour dire que les traitements d’affirmation de genre ne sont pas une maltraitance sur enfant en soi, je le sais bien, j’en suis témoin. Mais qu’est ce que vous pensez? Sans ce genre de traitement, je serais sûrement morte. En fait, j’ai été victime d’abus et j’ai vu que les parents, aussi solidaires qu’ils le peuvent, pourraient être accusés d’abus puisqu’ils aiment leurs enfants à leur manière et que c’est la désinformation qui en est la cause.
Il nous faut donc un peu plus de sensibilisation. D’ailleurs, j’ai pu rencontrer beaucoup de parents d’enfants et de jeunes trans l’année dernière et j’ai compris qu’ils pouvaient aussi être heureux et gentils à leur manière. J’ai même discuté avec plusieurs d’entre eux. Donc, en tant que personne qui a traversé le système et qui a échoué à bien des égards, je dis que ce n’est pas ainsi qu’on répare les choses.
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