Léa : Mon témoignage émouvant de transition MTF

Salut à tous ! Moi c’est Léa, 28 ans, et si je suis là aujourd’hui sur le site txy.fr, c’est parce que j’ai enfin osé être 100 % moi-même. Allez, je vous raconte tout dans ce témoignage dédié à transition mtf pour txy.fr, comme si on était autour d’un café (promis, je vais pas vous saouler avec des discours tout faits, juste ma vie, mes galères et mes éclats de rire).

Pourquoi j’ai transitionné de Male To Female (Mtf) ?

Franchement, y a pas eu de « déclic » hollywoodien avec musique dramatique qui monte en crescendo et lumières qui clignotent. Non, c’était plus comme une goutte d’eau qui tombe, encore et encore, jusqu’à ce que la tasse déborde sans prévenir. Petit à petit, sans fanfare, juste une accumulation de minuscules « ah » qui finissaient par faire un « OH » géant.

À 14 ans, je passais des heures devant le miroir de la salle de bain, la porte verrouillée à double tour. Je me mettais torse nu, je rentrais le ventre, je tournais la tête pour voir mon profil, et chaque fois c’était la même claque : ce corps-là, c’était pas moi. J’avais l’impression d’habiter un costume trop grand, mal taillé, avec des épaules carrées qui me donnaient l’air d’un pantin. Je me souviens d’un soir précis : j’avais piqué la robe en satin bleu de ma grande sœur, celle avec les petites fleurs blanches.

Je l’avais enfilée en vitesse, les mains qui tremblaient sur la fermeture éclair. Dans le miroir, j’ai vu… une fille. Une vraie. J’ai souri, j’ai tourné sur moi-même, et pendant trente secondes j’ai été heureuse. Puis la panique : et si quelqu’un rentrait ? J’ai tout replié en boule, planqué sous mon lit entre les vieilles BD et la poussière. J’ai dormi dessus cette nuit-là, comme si la robe pouvait me protéger des cauchemars où on m’appelait encore par mon deadname.

À 16 ans, c’était pire. J’avais commencé à voler son maquillage : un rouge à lèvres corail qu’elle cherchait partout, un mascara que j’utilisais avec un coton-tige pour pas abîmer le bouchon. Je me maquillais dans le noir, à la lampe torche, en retenant mon souffle. Un jour, j’ai oublié d’effacer le trait d’eyeliner. Ma mère m’a regardé bizarrement au petit-déj : « T’as dormi avec du crayon sur les yeux ou quoi ? » J’ai marmonné un « c’est la fatigue » et j’ai filé. J’ai passé la journée à frotter mes paupières en cours, les yeux rougis, le cœur qui cognait.

À 18 ans, j’ai tenté de noyer tout ça dans le sport, les potes, les soirées. J’ai même eu une copine, Claire, qui trouvait que j’étais « sensible pour un mec ». On s’embrassait dans sa voiture, et moi je fermais les yeux en pensant à comment ce serait si c’était moi qu’on embrassait en robe. Je rompais toujours au bout de deux mois, prétextant « c’est pas toi, c’est moi ». La vérité, c’est que je me détestais trop pour laisser quelqu’un m’aimer.

Et puis, à 20 ans, un mardi soir pluvieux, je scrollais sur YouTube en mangeant des nouilles froides. Je tombe sur une vidéo d’une fille trans qui parlait de mtf transition, une brune avec un sourire immense. Elle disait simplement : « J’ai arrêté de vivre pour les autres. J’ai choisi d’être moi, même si ça fait peur. » Elle parlait de ses hormones, de ses premières jupes, de sa mère qui pleurait de joie en l’appelant enfin par son prénom. J’ai posé mon bol. J’ai rewindé. Encore. Encore. Et là, bam.

Pas une explosion, plutôt une implosion : tout ce que j’avais enfoui remontait d’un coup. Les robes sous le lit, les larmes dans la salle de bain, les « t’es un garçon » qui résonnaient depuis l’enfance. J’ai pleuré pendant deux jours entiers. Pas de tristesse, non. De soulagement pur, comme si on m’enlevait un sac de pierres que je portais depuis toujours.

J’ai pleuré dans mon oreiller, dans la douche, dans le bus en cachant mon visage dans mon écharpe. J’ai pleuré jusqu’à ce que mes yeux gonflés me fassent mal. Et entre deux sanglots, j’ai murmuré : « Ah, c’est ÇA que je ressens depuis toujours. » C’était pas une révélation. C’était une reconnaissance. Enfin, je me voyais.

Ma famille : le grand oral

J’ai d’abord tout dit à ma mère par lettre – oui, une vraie lettre manuscrite parlant de ma transition mtf, avec des taches d’encre parce que je pleurais en écrivant, des ratures partout et des pages froissées que j’ai dû recopier trois fois pour que ce soit lisible. J’avais 23 ans, j’étais dans ma chambre d’étudiante, la porte fermée à clé, et j’avais passé la nuit entière à peser chaque mot.

Je lui ai écrit :« Maman, Je suis ta fille. Je m’appelle Léa. Je sais que ça va te faire un choc, que tu vas avoir mille questions sur ma transition mtf, peut-être de la colère ou de la peine. Mais je te jure que c’est pas un caprice. C’est moi. Depuis toujours. J’ai besoin que tu m’aides à devenir celle que j’ai toujours été, même si ça veut dire apprendre à me connaître à nouveau. Je t’aime. J’ai peur. Mais je peux plus me taire. »

J’ai plié la lettre, je l’ai glissée dans une enveloppe rose (la seule que j’avais), et je l’ai postée le lendemain matin en tremblant comme une feuille. J’ai pas dormi pendant trois jours. Je vérifiais mon téléphone toutes les cinq minutes, j’imaginais le pire : qu’elle me renie, qu’elle appelle le psy, qu’elle dise « c’est une phase ». Elle m’a appelée le soir même, à 21 h 47 précises. J’étais en train de manger une soupe froide devant une série que je regardais sans voir. Quand j’ai vu « Maman » s’afficher, mon cœur s’est arrêté. J’ai décroché, la gorge nouée :

– « Allô… ? »
– « Léa… c’est toi ? » Sa voix tremblait, comme si elle retenait un sanglot.
– « Oui… c’est moi. » J’ai senti les larmes monter direct.
– « …J’ai lu ta lettre. Dix fois. J’ai pleuré. Beaucoup. »
Silence. J’entendais sa respiration saccadée.
– « Maman… dis quelque chose… »
– « Je sais pas tout. Je comprends pas tout. Mais je t’aime. Et si t’es ma fille… alors t’es ma fille. On va apprendre ensemble, d’accord ? »

J’ai lâché la cuillère. J’ai pleuré comme une madeleine, des gros sanglots qui secouaient tout mon corps. Elle pleurait aussi, je l’entendais. On est restées au téléphone une heure, à renifler, à rire nerveusement, à dire « je t’aime » dix fois.

À la fin, elle a murmuré :
– « Demain, je viens te voir. On ira acheter des chaussures. Des jolies. Pour Léa. »
J’ai raccroché, je me suis roulée en boule sur mon lit, et pour la première fois depuis des années, j’ai dormi sans cauchemars.

Mon père ? Complètement différent. Je lui ai envoyé la même lettre sur ma transition mtf, mais par mail cette fois, parce qu’il déteste le papier. Sa réponse est arrivée deux jours plus tard, un simple SMS :
« Besoin de temps. »
Rien d’autre. Pas de « je t’aime », pas de questions. Juste ça. J’ai fixé l’écran pendant des heures. J’ai pleuré, encore. J’ai cru que c’était fini, qu’il ne voudrait plus jamais me voir. J’ai effacé son numéro de mes favoris. J’ai rangé ses photos dans un tiroir.

Trois mois plus tard – trois mois de silence radio, de doutes, de nuits blanches –, mon téléphone vibre. Un message :
« Sushis ce soir ? Comme avant. 19 h. »
C’était lui. J’ai failli ne pas répondre. Mais j’y suis allée, en jean et pull large, les cheveux attachés, pas maquillée. J’avais peur qu’il me regarde comme une étrangère. Il était déjà là, au comptoir, en train de commander nos makis saumon habituels. Il m’a vue, il a souri – un petit sourire timide, mais vrai. On s’est installés. Silence pendant cinq minutes. Il a poussé le plateau vers moi :
– « T’as l’air… apaisée. »
J’ai levé les yeux. Il me regardait droit, sans détourner le regard.
– « Ça me va. »
Il m’a passé les baguettes. J’ai pris un maki, j’ai mâché lentement. Il a ajouté, presque dans un souffle :
– « T’es toujours ma gamine. »
J’ai hoché la tête, les larmes aux yeux. On a fini le repas sans parler de « ça ». On a ri sur les vieux souvenirs, sur le jour où j’avais renversé la sauce soja sur sa chemise préférée. À la fin, il a payé, il m’a serrée dans ses bras – fort, comme quand j’étais petite.

En rentrant, j’ai compris : parfois, l’amour, c’est pas des grands discours. C’est un SMS laconique, un silence de trois mois, puis des sushis partagés. C’est un père qui apprend à dire « Léa » sans forcer, un maki à la fois.

Mes amis : les piliers

Ma meilleure pote Camille a été la première au courant. Je l’ai appelée un soir à 2 h 17, exactement, la gorge nouée, les mains moites sur le téléphone.
– « Cam… j’ai un truc énorme à te dire… »
– « Vas-y, je suis en pyjama licorne, pieds sur la table, je t’écoute. »
J’ai inspiré un grand coup : « Je suis trans. » Silence d’une seconde. Puis elle a hurlé : « ATTENDS, T’ES SÉRIEUSE ?! TROOOP BIEN ! On va faire du shopping ensemble, je te jure, je te trouve LA robe qui tue ! » J’ai éclaté de rire entre deux sanglots. Depuis, elle est ma complice absolue : elle m’envoie des memes « before/after » hilarants, m’appelle « ma diva » devant tout le monde, et m’a même appris à marcher en talons sur son parquet (j’ai trébuché trois fois, on a fini par terre en fou rire).

Les autres potes ? Certains ont ghosté direct, genre « vu » sur WhatsApp et plus rien – ça pique, j’avoue. Mais les vrais sont restés, plus solides que jamais. On a fêté mes 6 mois d’hormones avec une soirée « glitter & karaoké » chez elle : j’ai enfilé une robe paillettes argentée, micro à la main, j’ai chanté Vogue de Madonna en faisant des poses. Tout le monde a applaudi, Camille a crié « SLAY QUEEN ! ». J’ai pleuré de joie. Iconique, et gravé à vie.

L’amour : la grande aventure

Avant ma MTF transition, les relations étaient un vrai champ de mines. Je sortais avec des mecs qui me traitaient comme « un pote un peu efféminé », jamais comme la femme que j’étais au fond de moi. Je me souviens de Julien, un type que j’ai fréquenté six mois : on regardait des matchs ensemble, il me tapait dans le dos en disant « mon pote », et un soir, après que j’ai pleuré devant un film romantique, il m’a lancé : « T’es trop sensible pour un gars, sérieux. »

Le lendemain, j’ai rompu par texto : « C’est fini. Je mérite mieux. » J’ai pleuré dans le métro, mais c’était le début de la fin de mes compromis. Depuis le lancement de ma MTF transition, tout a basculé – et c’est grâce à txy.fr que ça a commencé. Je me suis inscrite un soir d’insomnie, après avoir lu des témoignages qui me ressemblaient. Premier message reçu : un mec qui écrivait « Salut, ton profil m’a touché, raconte-moi ton histoire ».

On a discuté jusqu’à 4 h du mat’, et c’était la première fois qu’on me demandait « Comment tu te sens, toi, vraiment ? » sans jugement. Grâce à txy.fr, j’ai fait de nombreuses rencontres : des cafés avec des filles trans qui partageaient leurs astuces hormones, des soirées où on riait de nos galères communes, et même un week-end à la mer avec un petit groupe du site. C’est là que j’ai compris : je n’étais plus seule.

Et puis, Théo. Rencontré sur txy.fr, évidemment – ce site trans qui a changé ma vie. Son premier message : « Ton sourire sur la photo 3 m’a fait oublier mon café. Raconte-moi ce qui te fait rire comme ça. » On a parlé pendant des semaines : de mes peurs post-op, de ses tatouages ratés, de nos séries préférées. Premier date : il pleuvait des cordes. Il arrive trempé, un bouquet de pivoines à la main (mes fleurs préférées, il avait lu mon profil).

Il me tend les fleurs, rougit :
– « T’es… encore plus belle en vrai. »
J’ai bafouillé un « merci », les joues en feu.

On a marché sous son parapluie, il m’a laissée dessous et s’est pris la pluie. J’ai éclaté de rire. Il m’a embrassée au coin d’une rue, l’eau ruisselait sur nous, et pour la première fois, je me sentais à ma place. Huit mois plus tard, on vit ensemble. Hier matin, je me réveille : plateau petit-déj au lit, croissants encore chauds, jus d’orange pressé, et un post-it collé sur la confiture :
« À ma Léa, qui m’a appris que le courage, c’est sexy. PS : t’as ronflé, mais t’étais cute. »

J’ai pleuré de rire. Grâce à txy.fr, j’ai non seulement avancé dans ma transition, mais j’ai trouvé l’amour – un amour qui me voit, qui me soutient, qui me fait des blagues nulles à 7 h du mat’. Si vous hésitez encore, inscrivez-vous. Qui sait, votre Théo vous attend peut-être déjà.

Mes convictions ?

Je crois que le bonheur, c’est pas une destination avec cocotiers et cocktail, non : c’est un chemin de terre avec des bosses, des cailloux qui te font trébucher, et parfois des fleurs sauvages qui poussent juste quand t’as envie d’abandonner. Je crois qu’on a le droit d’être imparfait·e·s – d’avoir des jours où les hormones te font gonfler comme une brioche, où tu te regardes dans le miroir et tu te trouves moche, où tu doutes, tu rechutes, tu pleures dans ta douche en chantant du Céline Dion.

Et surtout : personne n’a le droit de te dire qui tu dois être. Ni ton cousin qui te sort « c’est une phase », ni la société qui te colle une étiquette avant même que t’aies ouvert la bouche. Moi, j’ai choisi d’être Léa. Pas la Léa parfaite des magazines, non : la Léa qui rate son trait d’eyeliner, qui mange trop de chocolat quand elle stresse, qui a encore peur des regards dans la rue. Mais la Léa VRAIE, celle qui rit aux éclats, qui aime fort, qui vit enfin.

Une petite anecdote pour la route

Le jour où j’ai porté ma première jupe en public – une jupe plissée noire, hyper sage, longueur genou, rien de fou – j’avais les jambes qui tremblaient comme si j’allais à un entretien d’embauche.

J’étais dans le métro, ligne 6, 18 h 30, wagon bondé. Je serrais mon sac contre moi, je fixais mes chaussures, je comptais les arrêts pour pas paniquer. Une mamie, toute ridée, avec un manteau en laine et un cabas à carreaux, s’est assise en face. Elle m’a regardée. J’ai baissé les yeux. Et là, elle a souri – un sourire tout doux, comme une grand-mère qui voit sa petite-fille pour la première fois. Elle s’est penchée, m’a glissé à voix basse :
– « Ma petite, t’es ravissante. »

J’ai relevé la tête. Elle avait les yeux brillants. J’ai failli pleurer dans le wagon, là, entre deux stations. J’ai juste murmuré un « merci » tout cassé. Elle m’a fait un clin d’œil et est descendue à Pasteur.

Je suis restée figée, les larmes qui coulaient toutes seules. Preuve que le monde, parfois, est bien plus doux qu’on ne le croit – même dans un métro parisien à l’heure de pointe.Voilà, c’est moi. Si vous passez par là et que vous hésitez encore : fais-le.

Un pas après l’autre. Une jupe, un prénom, un message sur txy.fr, un café avec quelqu’un qui vous comprend. Et si tu veux discuter, rire, pleurer, ou juste dire « j’ai peur », je suis là. Écris-moi. On avancera ensemble.

Bisous glitter !

txy

Je suis une rédactrice passionnée par l'inclusivité et le respect des identités de genre, dédiée à partager des conseils et des témoignages authentiques pour aider chacune à créer des connexions sincères.

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