Femmes Transgenres en Prison

Pour mettre en perspective une nouvelle bien triste, à quelques jours du T-DOR, voici un document réalisé par le collectif Infokiosque qui présente la problématique des femmes transgenres/transsexuelles en prison avec des témoignages.


Observatoire international des prisons (OIP) : “Depuis plus d’un an, elle demandait des informations sur les structures médicales spécialisées dans la prise en charge des transsexuelles.

Personne ne lui répondait au niveau du centre pénitentiaire”, la détenu “a subi de nombreuses brimades: non prise en compte de sa transsexualité, refus réguliers de ses demandes de vêtements féminins, de produits spécifiques”.
La transphobie en prison n’est que le reflet exacerbé de la transphobie générale de la société. De même, les personnes trans en prison ne font que subir, d’une manière exacerbée par la transphobie, les mauvais traitements infligés aux prisonnierEs en général.
Dans tout le pays, les femmes transgenres avec des organes génitaux mâles sont placées dans des prisons pour hommes.
Une personne sur 10 est violée dans les prisons d’hommes. Il n’y a pas de statistiques sur les viols subis par les prisonnières transgenres.
Beaucoup de prisons placent les transgenres en détention préventive pour éviter la violence et les viols. En détention préventive, vous êtes seulE dans une pièce 23h par jour. On l’appelle aussi “isolement”. C’est une punition en plus de la punition. Parce que vous êtes transsexuelLE.
Certaines prisons fournissent des hormones aux personnes qui ont une ordonnance antérieure à leur incarcération. La plupart ne le font pas. En France, globalement, les traitements hormonaux sont refusés, tout comme l’accès à des chirurgies.
Les prisonnierEs transgenres vivant avec le VIH font face à une double stigmatisation : évitéEs par les prisonnierEs et le staff à cause de leur statut VIH, moquéEs et dénigréEs à cause de leur identification de genre.
Les agressions de la part des autres détenus sont la plupart du temps ignorées, voir encouragées par la transphobie des matons. Lorsqu’elles sont prises en compte, l’administration pénitentiaire “règle le problème” en isolant la victime “pour sa sécurité”.
Aucune mesure n’est prise pour éviter les agressions de la part des matons et de l’administration pénitentiaire. Il n’existe pas non plus de protection légale contre les discriminations de l’identité de genre. La transphobie n’est pas reconnue officiellement.

4 Commentaires

  1. Quand on voit la manière dont l’AFP a encore traité le sujet du suicide aujourd’hui de Nathalie, toujours en parlant de “le transsexuel”, c’est une dernière punition infligée. C’est monstrueux. Il faut aussi que cesse cette transphobie perlée des journalistes. Ils rajoutent de l’huile sur le feu à chaque fois.
    Mardi soir 19h à Bastille au pied des escaliers de l’Opéra, la manifestation du T-DOR à Paris ? C’est confirmé ?
    Si oui, j’y serai.

  2. Merci Julie pour cette information. C’est un vrai grave problème qui montre la nécessité d’avancer sur le terrain des droits … coûte que coûte et pas à pas. Parce qu’à chaque fois qu’on obtiendra une avancée, même minime, même d’apparence ridicule, ce sera un peu d’espoir et de vie pour ces personnes en réelles souffrances.

  3. Lors des réunions ministerielles j’ai ouvert ma bouche pour dénoncer la situation des personnes trans en prison.. je pensais plus précisement au cas de Nathalie et celui d’une fille à Frenes. Quelqun dans la réunion m’avait demandé (en répo
    nse) “vous parlez des personnes qui ont déjà commencé leur transition ou qui vont la commencer?” J’avais dit que la question était déplacée car il s’agisait d’un affaire de dignité humaine et de non assistance à personne en danger! C’est affligant à quel point nos dirigents politiques ont une méconnaissance de ce genre de situations dramatiques… des doubles peines!! Soyons nombreux et nombreuses à la Tdor: à 19 heures au pied des Grand Escaliers de l’Opéra Bastille. Nous avons un devoir de mémoire.

  4. La communication de “Ban public” est édifiante sur les conditions d’emprisonnement des trans et la non prise en compte de leur particularité. On se croirait encore au moyen-âge avec les sanctions, les brimades, les humiliations, les injures et même les viols.
    Ce n’est pas parce que la société à condamné un individu à l’emprisonnement que celui-ci doit subir des peines annexes contraires aux droits de l’homme. Il est grand temps d’entendre ceux qui proposent de réformer les prisons en France afin que les condamnés, une fois qu’ils ont purgé leur peine, puissent se réinsérer dans la société.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*