Amour, travail et troisième genre, la rumeur infernale

Il y a des gens qui seraient prêts à tuer quelqu’un gratuitement, uniquement pour faire parler d’eux.

La gloire, qu’elle soit attribuée pour de bonnes ou de mauvaises actions, semble être un euphorisant naturel hors pair.

Cette gloire, comme beaucoup d’entre vous, j’en ai joui par le passé, essentiellement pour des actions que je nommerais « neutres » parce que concernant uniquement des victoires personnelles, en sport, en conquêtes, en succès professionnels.

Rien de bien « glorieux » somme toute, beaucoup autosatisfaction dans l’ensemble.

Rien de très négatif non plus, si ce n’est s’être illustré quelques fois pour une certaine indiscipline en finissant puni bien en vue de tous durant ma scolarité.

Ce n’était pas la gloire d’un acte notoire telle qu’on l’imagine, comme par exemple pour l’auteur d’une victoire stratégique lors d’une bataille, l’inventeur d’une formule révolutionnaire pour l’avenir de l’humanité, ou encore en tant que tueur en série du siècle.

N’étant ni stratège militaire, ni chercheur scientifique et encore moins « serial killer », m’étant toujours contentée de réputations à petite audience, famille et amis en tête, et dotée d’un naturel plutôt discret, je n’avais jamais particulièrement souhaité accéder à un quelconque podium à grande échelle.

J’ai d’ailleurs toujours estimé que pour me faire remarquer il fallait une sacrée bonne raison, trop habituée à voir un nombre incalculable de m’as-tu-vu et autres coqs de basse-cour s’illustrer de la façon la plus ridicule qui soit.

Lorsque je pris la décision, il y a plus de cinq ans, de bouleverser ma vie en sortant travesti et plus récemment en devant transsexuelle, je me doutais volontiers que cette discrétion naturelle allait être bigrement mise en péril…

Bien sûr, il y avait la notion de « discrétion directe », forcément liée à l’apparence, qui fait que l’on vous remarque assurément, à moins d’être naturellement ultra-féminine, surtout si vous dépassez le mètre 90 en talons.

Celle-ci je l’ai assumée très vite, malgré, comme tout un chacun, une certaine appréhension au départ.

Mais c’est d’une autre forme de discrétion dont je veux parler cette fois.

Celle qui concerne toujours son statut, mais qui peut avoir des incidences voire des répercussions sur son quotidien, à savoir l’entourage, que ce soit la famille, les voisins, le cadre de vie ou le milieu professionnel.

Les cas de personnes du troisième genre ayant réalisé un « coming out » total sont loin d’être une majorité.

Pour certains il est partiel à différentes échelles, de la simple information aux amis proches, à la famille si ils la savent compréhensive ou par provocation.

Mais que cela se sache dans un cadre professionnel lambda ou soit un fait notoire dans son village ou son quartier ne concerne essentiellement que les transsexuelles dont l’apparence n’est plus à même d’être masquée (on cache difficilement un 95C sous une chemise) et celles dont le but d’être reconnues comme femmes doit être atteint coûte que coûte.

Les mises au placard, quand ce n’est pas les licenciements intempestifs, sont légion si l’on ose venir perturber l’équilibre de la boîte avec ses « choix excentriques ».

Il faut de même savoir supporter les messes basses ou carrément les quolibets des gens qui vivent autour de soi, perpétuant les ragots et les histoires farfelues de ceux qui adorent « être les premiers à informer les autres ».

Une vie paisible peut parfois très vite prendre la tournure d’un enfer de harcèlements divers.

Pour ma part, je craignais, et crains d’ailleurs toujours pour être honnête, l’essentiel de ces aléas.

Bien sûr, et sans pour autant raser les murs, je suis une personne qui essaie tant bien que mal de protéger sa vie privée tant que je n’ai pas pris la décision d’en rendre une partie publique.

Si au jour d’aujourd’hui je ne souhaite pas encore prendre la décision de me révéler telle que je suis à tous, notamment à ma famille, à mon travail ou dans mon quartier, c’est essentiellement dû à une seule raison, mon fils.

Le paradoxe, c’est que, malgré ses 7 ans, un jeune âge au demeurant, il a eu lui plus de perspicacité que la plupart des adultes.

Il a compris qui j’étais sans que je l’en ai directement informé.

C’est lui-même qui m’a dit, avec toute la candeur d’un petit Sherlock Holmes de cour de récré, que j’étais selon lui autant une fille qu’un garçon!

Après quelques discussions sur le sujet, sans pour autant l’informer de ma décision dans le détail, ce que j’estime être encore un peu tôt, il m’a déclaré trouver cela étonnant mais en aucun cas être un souci pour lui.

J’ai dû par contre, et ce une fois de plus sans trop d’efforts, lui faire tenir cette information au rang de secret complice entre nous, lui expliquant que si lui le comprenait, ce n’était pas le cas des autres, et que le révéler à l’heure actuelle reviendrait à nous créer des ennuis.

Je connais bien mon fils, c’est un petit garçon à la sensibilité étonnante et à vrai dire, je suis plus fière que surprise par son discours.

Vous l’aurez compris à ce stade, ce que j’évoquais comme raison de mon silence n’est rien d’autre que ce que je lui ai dit.

D’ailleurs, je déteste lui mentir.

Que ce soit pour le protéger ou le faire souffrir indirectement, les gens lui accorderont immédiatement une place prépondérante au travers du jugement qu’ils auront de moi.

Ma mère pensera immédiatement comme moi, à savoir ce que les mauvaises langues lui feront subir.

Mon frère et ma belle-sœur, couple modèle (enfin en apparence et c’est vite dit), seront choqués par mon « égoïsme ».

La maman de mon fils réagira très mal à l’idée que je puisse être à la source de maux le concernant, ayant été très claire sur ce sujet à l’annonce de mes choix de travestissement.

Certains amis n’en penseront pas moins.

Les gens de mon quartier, voire de ma ville d’ici que la nouvelle se propage comme une trainée de poudre, trouveront une nouvelle source de gossip avec des « en plus il a un môme », « va savoir ce qui se passe chez lui » et j’en passe.

Quant aux employés de mon entreprise, sachant qu’il s’agit d’une administration d’envergure locale notoire, qu’elle se situe non loin de son école et que la plupart d’entre eux y ont aussi des enfants, c’est le condamner au risque de voir certaines personnes peu scrupuleuses reporter leur méchanceté à travers la bouche de leurs marmots, élevés dans le même esprit de critique facile.

Inutile de décrire alors son futur calvaire et de conforter dès lors les précédents cités dans leurs inquiétudes, leurs jugements ou leur menaces.

Bref, on appelle cela « marcher sur des charbons ardents ».

Mon but, depuis le départ, parce qu’il est la personne que j’aime le plus au monde et parce que je suis avant tout son père (eh oui désolée pour la transition abrupte entre l’emploi de ce mot et mon discours féminin, mais je ne serais jamais rien d’autre pour lui), mon but donc est de le protéger, de faire en sorte que sa vie passée en ma présence dans ce monde cruel soit la plus tranquille possible.

Seulement, femme, homme ou trans, nous sommes avant tout des êtres humains, avec nos forces et nos faiblesses, nos éclairs de génie et nos boulettes notoires.

Qu’il est difficile de ne faire confiance à personne.

Qu’il est difficile de garder constamment pour soi un tel secret, surtout lorsqu’il s’agit d’une fierté et pas d’une honte.

Alors je commis la boulette, celle de craquer et de faire confiance à une collègue en qui j’avais de l’estime et de lui révéler à l’époque mes tendances au travestissement occasionnel mais fréquent.

Il est possible qu’à l’époque, soit il y a un peu moins de deux ans, cette confiance fut justifiée par une assez forte complicité.

Ce dont on ne se méfie pas assez, c’est de l’avenir.

Les meilleurs amis peuvent devenir vos pires ennemis…

C’est ce que chantait Daniel Balavoine dans sa chanson « Mon fils, ma bataille », celle qui l’accusait à présent des pires tourments avait été sa plus grande fan…

Dans mon cas, il ne s’agit pas de mon ex mais d’une collègue, qui n’apprécia pas que je soit promue pour mes compétences alors qu’elle ne fichait rien depuis 20 ans et briguait néanmoins un poste qu’en plus elle ne souhaitait pas, sachant pertinemment qu’elle s’y serait enlisée.

Évincée du service par la direction, elle ne trouva rien de mieux que d’aller révéler mon secret et mon nom d’emprunt aux types les plus pervers et médisants qui soient dans l’entreprise.

Je les imagine sur le moment, s’esclaffant comme des baleines (et Dieu sait si dans le lot beaucoup s’y apparentent de par la corpulence) sur cette nouvelle hors du commun.

Autre fait renforçant leur satisfaction, beaucoup d’entre eux me surnommaient à contrecœur le « playboy », jalousant mon apparence et mon succès auprès de la gent féminine,qui, malgré mon ignorance envers elle, encensait apparemment mes qualités physiques et ma sensibilité apparente…

Ayant vécu plus de cinq ans sans ce cas de figure, j’avais commis une deuxième boulette, qui était de m’être parfois inscrite sur divers sites trans, de plus pas toujours dénués de connotations un peu tendancieuses.

Des images y figuraient, fort heureusement dénuées, elles, de connotations, ayant toujours préféré suggérer que montrer.

Individus peu adeptes de la discrétion, hormis à mon égard, ils firent rapidement courir des bruits et mentionner des liens.

Seulement, certaines oreilles un peu moins avides de potins en eurent vent et jugèrent qu’il était indécent de s’attaquer ainsi à la vie privée des gens sur leur cadre de travail.

Parmi ces personnes, deux se distinguèrent:

mon autre collègue directe, que j’aurais à la base plus facilement jugée que l’autre comme peu fiable sur une information de ce genre, et la jolie employée d’un autre service, que tout les hommes ici désirent et auprès de qui ils aiment à se faire mousser lorsque détenteurs d’un quelconque scoop.

Malheureusement pour eux et du coup heureusement pour moi, elle m’appréciait beaucoup…

Elle m’informa alors de ces ragots, s’inquiétant de leur propagation plutôt exponentielle.

Ce que ma collègue fit aussi.

Souverainement agacée par toutes ces histoires de bistrot, je ne leur niais pas la véracité de ces faits en les recadrant dans leur version réelle et pas exagérée par la méchanceté.

A ce jour, la jolie demoiselle est devenue contre toute attente ma dulcinée, ces faits nous ayant donné l’occasion de nous rapprocher et de découvrir en chacune de nous des affinités extraordinaires, allant bien au-delà de l’apparence (bien que celle ci nous satisfasse outre mesure).

Mais la méchanceté des autres ne s’arrêta pas là.

L’information qui avait jusqu’alors amusé les plus ringards d’entre eux, à présent rassasiés de rires gras et de plaisanteries douteuses, s’était bien évidemment propagée aux oreilles d’une autre catégorie de personnes.

Les bœufs avaient rempli leur office et cédaient maintenant la place aux vipères.

C’est là où l’on voit parfaitement, sans pour autant généraliser complètement, que les défauts des hommes et ceux des femmes sont souvent bien distincts et ces dernières sont souvent bien plus nocives que les premiers parce que l’intelligence est aussi génératrice du mal…

Les hommes sont parfois beaufs et lourds, vicieux et bêtes.

Elles en revanche sont plutôt fausses, pernicieuses, sournoises voire méchantes.

En un peu plus de deux mois à présent, notre idylle est devenue tellement intense que nous ne pouvons plus échapper au « repérage » des autres.

Ah oui, j’ai oublié de préciser une chose…

Ma fiancée n’est pas encore tout à fait célibataire…

Elle a aussi trois enfants…

En bref, elle a choisi un mode de séparation en douceur pour les préserver, certes opposé à mon tempérament, mais tout choix se respecte, surtout lorsque l’on est amoureuse comme je le suis.

Bon, au final vous imaginez le tableau.

Obligées de tenir notre relation secrète et d’adapter notre emploi du temps à la capacité de se voir. Nous ne sommes évidemment pas les seules personnes à vivre ce genre de situation.

Il en résulte une grande frustration et le besoin impératif de saisir la moindre occasion de se croiser et d’échanger plus que des sms en journée.

Ainsi, la plupart des gens nous voient souvent ensemble à discuter, dès que le travail nous permet de nous déplacer communément, aux heures d’arrivée et de départ, aux sorties d’écoles etc…

La première résultante fut les interventions des gros lourdauds, bien trop couards pour s’exprimer face à moi, et qui s’empressaient d’aller « informer » celle qu’ils reluquaient depuis des lustres de la double face de son nouvel interlocuteur.

« Tu sais que tu parles à un travelot? », « fais attention à toi ce type est louche, c’est un tordu! »… Voilà parmi les diverses phrases que ces imbéciles incultes et frustrés lui balançaient au départ.

Aujourd’hui, déçus de n’avoir pas eu gain de cause, puisque soit elle les envoyait sur les roses, soit elle ignorait délibérément leurs commentaires, ils ont pour la plupart calmé leurs ardeurs à divulguer mon secret, hormis pour ceux qui la convoitaient vraiment, et chez lesquels le regard haineux qu’ils me lancent à l’occasion en dit toujours long.

Ce qu’il y a de pratique chez ces gens là, c’est qu’ils ne cachent pas leurs opinions, surtout les plus idiotes.

Là où çà se corse, c’est avec la seconde catégorie de détracteurs.

Ceux-là et en l’occurrence celles-là, sont bien plus sournoises.

Leurs dires sont non seulement teintés de fausses bonnes intentions, mais ils ne circulent qu’à couvert, rendant parfois ardue la tâche de remonter à la source même des rumeurs.

Il est vrai que si je ne devais compter que sur moi-même pour en être informée, il me faudrait mener de véritables enquêtes tant le réseau de ces vipères est un sac de nœuds.

De plus, à la manière du jeu du cadavre exquis, lorsqu’une information réelle ou une rumeur se propage à travers diverses bouches, elle prend à chaque fois une version légèrement plus exagérée selon l’interprétation et le degré de nocivité de chacune.

Et puis comme un seul tir de mortier suffit rarement pour bien blesser l’adversaire, on surenchérit volontiers sur un simple fait quelques minutes, quelques heures ou quelques jours plus tard.

Ainsi, et toujours grâce à ma chérie, j’appris que ma propre responsable avait colporté de nombreux ragots sur ma double identité, après l’avoir entendu de la part des premiers détracteurs.

Deux serpents féminins notoires de ses amies avaient ainsi eu « confirmation » de cela après qu’elle les ait spécialement contactées pour les prévenir…

Il se trouve que l’un de ces serpents est la collègue d’un de mes amis, gay de son état, et de plus très sensible à mon harcèlement naissant pour avoir subi des faits similaires quelques années auparavant.

Elle lui a aussitôt répété les faits, qu’il connaissait parfaitement, et il s’est empressé de lui remonter le bretelles en l’informant qu’elle ferait mieux de la mettre en veilleuse sur le sujet si elle ne voulait pas en payer les frais…

Le second serpent, quant à elle, n’est autre que la propre collègue de ma fiancée…

Autant dire que celle-ci nous la « ménageons » afin de connaître ses sources, puisqu’elle est intarissable sur ce sujet, préférant se protéger de ses allusions sous le couvert d’autres personnes.

Celle-ci, seule personne encore directement au courant de notre relation et forcément pour ma réputation, sert à ma chérie d”alibi occasionnel pour sortir.

Au début nous lui tenions la chose cachée, mais devant la frustration que cela représentait et après une soirée fort arrosée, nous mimes fin à la supercherie en nous embrassant en sa présence.

De même, pour éviter les explications fastidieuses, je lui avais déclaré dans un joli mensonge et lors d’une sortie précédente que ma réputation était fondée sur des faits réels, ayant été transformiste et trouvant très amusant avec quelques amies de ce groupe d’artistes de sortir occasionnellement sous cette forme.

Dupe ou pas, elle me fichait une paix royale sur le sujet.

Cette fille seule, mère de trois enfants aussi, montre un tempérament castrateur envers ses prétendants et souffre néanmoins de cette solitude.

Que mon amie puisse être heureuse et ne pas se soucier de ma condition « étrange » doit sacrément la déranger en réalité.

Elle est pourtant la première à la harceler au quotidien sur la nécessité de quitter son compagnon actuel…

Ce que je crois, c’est qu’elle se nourrit du mal-être des autres car, si devant moi elle la pousse à agir dans ce sens, une fois seule avec elle, elle lui suggère de bien réfléchir, qu’il va peut-être changer, qu’elle ne sait pas où elle va avec moi, etc…

La nouveauté de ces derniers jours est certainement issue à nouveau de ma responsable.

Ayant demandé une demi journée pour soit disant faire des examens, alors qu’en fait c’était pour la passer avec mon ange, je décidais avec elle de « pousser un peu le bouchon » et de continuer notre bien agréable moment le lendemain.

Je prétextais alors une grosse fatigue suite aux examens de la veille, ayant été « injectée » d’une substance traçante à effets secondaires fréquents.

Je disais précédemment que le fait d’être très souvent vue avec elle, même juste pour discuter, créait de plus en plus de soupçons.

Ces soupçons était bien sûr largement connus de ma responsable.

Curieuse comme une pie, elle s’empressa donc de téléphoner le lendemain à la collègue de ma puce, déjà pour lui demander si elle était présente, et pour l’informer de mon absence commune.

Elle lui raconta ainsi la raison de mon congé de la veille, à savoir une certaine « injection » qui m’aurait fatiguée, qu’elle supputa être une « piqûre d’hormones ».

La conversation allant bon train, elle « s’inquiéta » auprès d’elle du sort de sa pauvre collègue, qui ne savait certainement pas « où elle mettait les pieds avec moi ».

Celle-ci s’empressa donc de narrer les faits à ma chérie, y ajoutant que même si ce n’était pas pour des hormones, ces examens pouvaient avoir une connotation beaucoup plus grave, à savoir des tests voire un traitement pour des maladies honteuses ou pire, le sida en personne…

Elle la mit bien sûr en garde d’avoir des rapports avec moi, de penser à sa famille et j’en passe…

Bien sûr que je ne peux pas avoir de rapports classiques, étant ultra hormonée, mais là n’est pas la question.

Tout ceci ne sert qu’à décrire à quel point l’on peut faire de rien un tout, à quel point les gens se nourrissent essentiellement du côté négatif des choses afin d’éclairer un peu la tristesse de leur propres vies.

Ces femmes sont seules, et ne recevant aucun amour, elles ne supportent pas que d’autres puissent trouver le bonheur.

Alors, imaginez leur délectation lorsque l’un des protagonistes du couple ciblé est en réalité un membre du troisième genre!

Pour résumer les choses selon leur opinion: un homosexuel ou apparemment bissexuel, et qui sait, peut-être séropositif…

Récemment, j’écoutais la chanson de Francis Cabrel, « l’encre de tes yeux », magnifique texte en forme de message d’amour impossible à la Roméo et Juliette:

« Mais puisqu’on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu’on est fou, puisqu’on est seul
Puisqu’ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux »…

Eh bien non, nous de leur morale on s’en moque.

De leurs idées reçues aussi.

Ces gens, de la première comme de la deuxième catégorie, nous font pitié tant ils sont misérables et lâches.

Peut-être un jour vivrons nous toutes les deux, peut-être folles et seules et eux toujours aussi nombreux, mais teintées du plus profond mépris pour ces êtres dénués d’esprit.

Je les imagine volontiers au fil du temps se rassir comme du vieux pain, à moitié étouffés par leur médiocrité et leur haine pour le bonheur des autres, souffrant au plus profond d’eux-même du mal psychologique incurable qui les ronge et dont ils auront vainement tenté de m’attribuer une version médicale.

Seuls et abandonnés par leur enfants qui ne supporteront plus leurs incessantes remarques les concernant, parce que même jaloux de leur idylles à eux, ils mourront dans la plus totale indifférence, et sur leur stèle l’on verra écrit: « ci-git X, qui aura passé sa vie à médire sur les autres sans oser une seule fois se regarder ».

En conclusion, et non sans une pointe de tristesse dans le verbe, je dirais que je n’ai peut-être pas choisi une voie des plus faciles, mais que je la suivrais avec honnêteté et courage, malgré tous les écueils, pour moi et à présent pour nous.

Toutes les difficultés du monde ne seront jamais aussi insupportables à vivre que l’idée de n’être rien au final, juste un cancrelat de plus au pays des cancrelats…

Roxanne

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