Comprendre et Respecter une personne Transgenre

Dans la série de mes dernières contributions, voici un document que j’ai préparé pour accompagner mon coming-out généralisé et qui s’adresse principalement aux ami-e-s et collègues d’une personne transgenre qui vient de se dévoiler. Pour les proches (parents, conjoints, enfants), c’est plus compliqué – on relira par exemple le processus de deuil et le coming-out.

Pour celles et ceux qui désirent en savoir plus sur comment se comporter et comment respecter une personne qui ne se conforme pas nécessairement à l’idée que l’on se fait de l’identité de genre.

Ce document reprend un document wikiHow que j’ai enrichi de nos informations, nos expériences et spécificités françaises. N’hésitez pas à compléter ce document, la zone des commentaires vous est ouverte !

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Comprendre et Respecter une personne Transgenre

Si un de vos proches a récemment fait son coming out en tant que transgenre, vous vous demandez peut-être comment gérer la situation et comment être sûr de respecter son identité de genre sans risquer de le blesser.

On qualifie de « transgenre » une personne dont l’identité psychique et sociale, c’est-à-dire son genre, ne correspond pas à son sexe biologique. La transidentité existe partout et dans toutes les cultures. Malheureusement, les personnes transidentitaires font souvent face à des stéréotypes et à une vision binaire de la société, ce qui rend difficile leur épanouissement.

Voici quelques conseils pour vous aider à être au plus près des attentes et du ressenti de votre proche transgenre, afin de respecter au mieux son identité et de l’accompagner dans ce cheminement.

Respectez l’identité de genre de la personne concernée

Parlez à la personne transgenre comme à l’homme ou à la femme qu’elle se définit être. Peu importe son apparence physique, utilisez le prénom qu’elle a choisi et le pronom (elle ou il) qui lui correspond.

Soyez à l’écoute et adaptez-vous aux souhaits de votre proche, même si ce n’est pas encore officiel. En cas de doute, n’hésitez pas à poser une question polie pour savoir comment vous adresser à lui ou elle. Surtout, ne remettez pas en question son identité de genre, même si vous ne la comprenez pas totalement. La blesser volontairement ou l’humilier n’apportera rien de bon, voire pourrait mettre en danger votre proche.

Ne comparez jamais une personne transgenre à une autre personne en sous-entendant qu’elle serait « moins » femme ou « moins » homme. Une femme transgenre est une femme et un homme transgenre est un homme. Point final. Évitez également les insultes transphobes, qui sont humiliantes et dégradantes.

Utilisez un langage approprié au genre de la personne

Informez-vous auprès de la personne elle-même quant aux pronoms qu’elle souhaite que l’on utilise lorsqu’on s’adresse à elle ou lorsqu’on parle d’elle, et respectez son choix.

Par exemple, si votre ami Gilles se présente dorénavant comme Julie, dites : « Voici mon amie Julie, je la connais depuis l’école primaire« . Si jamais vous faites une erreur de pronom, ne faites pas tout un plat de vos excuses, corrigez-vous simplement et continuez votre conversation.

Concernant le terme « transgenre », certains préfèrent le voir utilisé comme un adjectif, plutôt que comme un nom. Ainsi, au lieu de dire « un transgenre », optez plutôt pour « un homme transgenre » ou « une femme transgenre ».

Faites attention lorsque vous faites référence à un quelconque évènement passé

Pour évoquer de souvenirs ou des événements passés, évitez d’utiliser le genre attribué à la naissance de la personne transgenre. Beaucoup de personnes transgenres pensent qu’elles ont toujours été l’homme ou la femme qu’elles se déclarent être, bien que ce sentiment ait pu être caché à un moment de leur vie.

Évitez donc les phrases du genre « quand tu étais homme/femme » ou encore « avant de changer de sexe ». En somme, soyez bienveillant, à l’écoute et respectueux envers la personne transgenre – et vous traverserez ensemble cette période de changement de la manière la plus sereine possible.

Alors, demandez donc à la personne transgenre ce qui lui irait le plus, sans hésiter !

Mais, savez-vous ? On peut aussi contourner complètement la question du genre en évoquant le passé. Pour ça, mettez plutôt l’accent sur l’évènement lui-même et pas sur le rapport au genre de la personne concernée. Par exemple, dites « l’année dernière », « lorsque vous étiez enfant » ou encore « lorsque vous étiez au lycée ». Et si on ne peut pas faire autrement que de parler de la transition, autant dire « avant d’avoir révélé votre véritable identité de genre » ou encore « avant votre transition », comme ça, pas de souci.

Osez poser des questions, sans crainte !

Évidemment, y’a des personnes transgenres qui n’auront pas envie de parler de leur identité de genre ou de la transidentité en général. D’autres, en revanche, n’y verront pas d’inconvénient. Mais attention, ne comptez pas trop sur eux pour tout vous expliquer comme si vous étiez un enfant. À vous de vous renseigner !

Et si jamais on sent que la personne n’est pas d’humeur à parler, mieux vaut ne pas insister, hein.

Maintenant, pour les questions concernant les organes génitaux, les opérations chirurgicales et les anciens prénoms d’une personne transgenre, soyez sûr d’avoir vraiment besoin d’en savoir plus, et seulement dans certaines situations. Par exemple :

  • Avant de fournir des soins médicaux,
  • Si vous envisagez d’avoir des rapports sexuels avec la personne transgenre,
  • Ou si vous avez besoin de son ancien prénom pour des raisons administratives ou légales.

Bon, certaines personnes répondront sans problème, d’autres moins. Si ces infos vous sont indispensables, utilisez ce qu’on vous donne et n’insistez pas si la personne refuse de vous répondre.

Et puis, pour en apprendre plus, il y a des sites web comme Txy ou ABC avec des groupes ou des forums pour personnes transgenres, n’hésitez pas à aller leur parler.

Respectez la vie privée des personnes transgenres, ça compte !

Surtout, ne révélez jamais l’identité de genre d’une personne transgenre sans qu’elle vous l’autorise. C’est une décision difficile à prendre, et la trahir peut coûter l’amitié et même les exposer à des dangers si leur situation est délicate.

La personne transgenre décidera elle-même à qui et quand elle dévoilera son identité. Ça vaut pour les personnes en transition comme pour celles qui l’ont déjà faite. Et ceux qui se déclarent ouvertement en accord avec leur « véritable » genre veulent être respectés en tant qu’homme ou femme par les personnes qui ne les connaissaient pas avant leur transition.

Soyons clairs, à moins d’être très proche de la personne concernée, demander son vrai prénom peut être considéré comme impoli ou vexant. On doit respecter le prénom qu’elle a choisi et avoir la même attitude avec elle.

Et franchement, poser des questions sur les parties génitales ou les relations sexuelles d’une personne transgenre, c’est carrément déplacé. Vous ne le feriez pas pour une personne non transidentitaire, pas vrai ?

Ne croyez pas que vous savez tout sur leur vécu

Parce qu’en fait, l’identité de genre, c’est hyper varié. Il y a autant de transidentités que de personnes transgenres, finalement.

Alors les idées reçues comme être prisonnier du mauvais corps, penser qu’une femme transgenre est forcément efféminée ou que toute personne transgenre souhaite une transition avec hormones et chirurgie, tout ça, c’est du cliché. Ça peut coller pour certains, mais pas forcément pour d’autres.

Le mieux, c’est de se fier à ce que la personne nous dit et de l’écouter sans préjugés. Ne supposez pas que l’expérience d’autres personnes transgenres que vous connaissez ou dont vous avez entendu parler corresponde nécessairement à celle de la personne en question.

Et faites gaffe à ne pas présumer qu’elle change son corps à cause d’un traumatisme ou parce qu’elle cherche à échapper à son corps naturel.

Enfin, soyez prudent lorsque vous évoquez l’identité de genre d’une personne comme un « choix ». Pour certaines personnes transgenres, c’est un choix, pour d’autres non. Risquer de froisser quelqu’un, c’est pas le but, après tout.

Respecter l’identité d’une personne, c’est ne pas se focaliser sur les choix qu’elle a dû faire. Et ça, c’est primordial ! Alors, parlons de quelques règles de bienséance à propos des personnes transgenres.

Saisir la nuance entre identité de genre et sexualité

Ne tombez pas dans le cliché de lier le genre d’une personne transidentitaire à sa sexualité. Faux, archi faux !

Il y a des transgenres hétéros, gays, bis, pansexuels, asexués ou encore en pleine réflexion, comme dans le reste de la population.

Et puis, un conseil : bannissez le terme « transsexuel » ! C’est un mot chargé d’idéologie, pathologisant et discriminant qui réduit la transidentité à un simple changement de sexe, plutôt que de genre. On parle en fait d’une domination psychiatrique exercée sur un groupe humain. Pas cool, hein ?

Ne changez pas de comportement avec une personne transgenre

Soit, la personne transgenre peut apprécier l’attention supplémentaire que vous lui portez, ou pas. Mieux vaut tout de même adopter une attitude neutre.

Et puis un truc important: une fois que vous êtes informé(e) (genre, en lisant ces quelques lignes), ne poussez pas trop loin et évitez d’en faire des tonnes.

Une personne transidentitaire demeure la même après avoir révélé son identité de genre. Alors, traitez-la comme n’importe qui d’autre.

Le passage à une nouvelle identité de genre peut être un moment compliqué

Oui, c’est souvent délicat et rempli d’émotions. Alors, faites preuve de patience, soyez compréhensif et ouvert à la discussion. Cela aidera la personne à traverser cette période.

Privilégiez les questions ouvertes qui donnent l’occasion à la personne de partager ce qu’elle souhaite. Du genre : « comment ça va ? », « tu avais l’air tendu, tu veux en parler ? », « tu as l’air content, y a-t-il quelque chose à fêter ? » ou encore « que puis-je faire pour t’aider durant le processus de transformation ? Je suis toujours là si tu veux en parler. »

Mais attention, ne supposez pas que poser des questions sur les démarches d’une personne transgenre soit approprié. Qu’elle envisage une opération ou la prise d’hormones, ça la regarde et ça ne vous concerne pas plus que les soucis médicaux d’une autre personne.

Et enfin, ne croyez pas qu’il y ait une seule voie lors d’une transition, ni que la chirurgie de réattribution sexuelle soit obligatoire pour être « vraiment » transgenre. Chacun son histoire, chacun son parcours !

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